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Séniors et emplois : sortir des idées reçues
On parle de seniors à partir de 45 ans dans le monde du travail, un seuil "lancé comme une bombe" il y a 20 ans par Francis Mer, alors ministre de l’Économie. Mais ce repère officiel peine à coller à la réalité du terrain :
Car au-delà du chiffre, la perception de l’âge dans l’emploi est largement subjective, et souvent négative.
Les seniors seraient moins productifs, moins adaptables, trop chers… Autant d’idées reçues que Stéphanie Bonnet démonte méthodiquement.
Un constat d’autant plus préoccupant que 75 % des emplois exigent aujourd’hui des compétences numériques.
Face à ce constat, l’association PEPS (Plein Emploi Pour les Seniors), dans laquelle Stéphanie Bonnet est bénévole, propose une alternative concrète. Avec un slogan volontairement provocateur — "Seniors, allez tous vous faire voir" — l’association invite les seniors à se montrer et à se révéler auprès des recruteurs.
Mais le retour à l’emploi des seniors ne peut reposer uniquement sur leur bonne volonté.
Il faut que les chefs d’entreprise, managers et services RH cassent leurs biais et ouvrent leurs portes, tout en mettant en place des parcours de formation, notamment autour du numérique.
Le témoignage d’Hélène, 59 ans, sans emploi depuis plus de 4 ans malgré une carrière dans la direction artistique, illustre l’impasse dans laquelle de nombreux seniors se retrouvent enfermés.
Car les compétences sont là, la volonté aussi. Ce qui manque, c’est la visibilité et la confiance.
Entrepreneurs, responsables RH, citoyens engagés : tout le monde peut agir. Les entreprises peuvent accueillir, former, valoriser ces profils expérimentés. Les seniors en recherche d’emploi peuvent se faire accompagner. Et chacun peut soutenir, bénévolement, ces actions porteuses d’espoir.
Séniors et emplois : sortir des idées reçues
WEO
Avec seulement 58 % des 55-64 ans en emploi en France, contre 68 % en moyenne en Europe, le fossé se creuse. Dans les Hauts-de-France, la précarité des seniors sur le marché du travail alarme. Stéphanie Bonnet, fondatrice du cabinet Sens 9, appelle à un sursaut collectif pour changer le regard sur ces talents expérimentés.
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C’est un chiffre qui dérange : en France, seuls 58 % des 55-64 ans occupent un emploi, bien loin des 68 % de moyenne européenne. Dans les Hauts-de-France, cette réalité est encore plus marquée, où les seniors au chômage sont nombreux. Pour Stéphanie Bonnet, fondatrice du cabinet Sens 9, il est urgent de "sortir des idées reçues" et d’agir concrètement pour réintégrer les seniors dans le monde du travail.
Un seuil symbolique… et une perception erronée
On parle de seniors à partir de 45 ans dans le monde du travail, un seuil "lancé comme une bombe" il y a 20 ans par Francis Mer, alors ministre de l’Économie. Mais ce repère officiel peine à coller à la réalité du terrain :
"Moi, je pense que je suis senior depuis bien longtemps", glisse Stéphanie Bonnet avec ironie.
Car au-delà du chiffre, la perception de l’âge dans l’emploi est largement subjective, et souvent négative.
Des préjugés tenaces, des barrières injustes
Les seniors seraient moins productifs, moins adaptables, trop chers… Autant d’idées reçues que Stéphanie Bonnet démonte méthodiquement.
"On en a répertorié jusqu’à 39 !", confie-t-elle. Et à cela s’ajoute un autre obstacle : la barrière numérique. "C’est faux de dire que les seniors ne savent pas utiliser les outils digitaux. Ce qui manque, c’est l’accompagnement."
Un constat d’autant plus préoccupant que 75 % des emplois exigent aujourd’hui des compétences numériques.
PEPS : une bouffée d’oxygène pour les seniors en recherche d’emploi
Face à ce constat, l’association PEPS (Plein Emploi Pour les Seniors), dans laquelle Stéphanie Bonnet est bénévole, propose une alternative concrète. Avec un slogan volontairement provocateur — "Seniors, allez tous vous faire voir" — l’association invite les seniors à se montrer et à se révéler auprès des recruteurs.
Pendant 10 semaines, les bénéficiaires participent à des ateliers, des rencontres d’experts, du coaching personnalisé, des simulations d’entretien, avant d’enchaîner sur 6 mois de mentorat. Une méthode qui a fait ses preuves : en Île-de-France, 54 % des 25 participants accompagnés ont retrouvé un emploi, notamment grâce à un partenariat avec Disneyland.
Les entreprises doivent aussi faire leur part
Mais le retour à l’emploi des seniors ne peut reposer uniquement sur leur bonne volonté.
Stéphanie Bonnet insiste : "Il y a un vrai travail à faire côté entreprises."
Il faut que les chefs d’entreprise, managers et services RH cassent leurs biais et ouvrent leurs portes, tout en mettant en place des parcours de formation, notamment autour du numérique.
"Les seniors, ce sont des pépites. Motivés, fiables, ce sont des piliers, des repères dans une équipe."
Hélène, 59 ans, directrice artistique au chômage : une réalité partagée
Le témoignage d’Hélène, 59 ans, sans emploi depuis plus de 4 ans malgré une carrière dans la direction artistique, illustre l’impasse dans laquelle de nombreux seniors se retrouvent enfermés.
"Il faut qu’elle affiche son profil, qu’elle ose", encourage Stéphanie Bonnet.
Car les compétences sont là, la volonté aussi. Ce qui manque, c’est la visibilité et la confiance.
Un appel à l’action pour une région plus inclusive
Entrepreneurs, responsables RH, citoyens engagés : tout le monde peut agir. Les entreprises peuvent accueillir, former, valoriser ces profils expérimentés. Les seniors en recherche d’emploi peuvent se faire accompagner. Et chacun peut soutenir, bénévolement, ces actions porteuses d’espoir.
"On ne sait pas employer nos seniors. Il est temps d’apprendre."
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