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L'entreprise dit "non" aux violences intrafamiliales

WEO |
Dans les Hauts-de-France, comme ailleurs, les violences intrafamiliales font des ravages. Mais une lueur d'espoir émerge : l'entreprise, un lieu où les victimes peuvent trouver refuge et soutien. Le Centre Hospitalier de Roubaix montre la voie avec sa démarche innovante, DAPF (Daphné). On en parle avec Guillaume Couvreur, directeur des Ressources Humaines au CH de Roubaix.
 85 % des victimes de violences intrafamiliales sont des femmes et une femme sur 10 est victime de violence conjugale au cours de sa vie. Ces chiffres, glaçants, rappellent l'ampleur du problème. Au Centre Hospitalier de Roubaix, avec 3 000 employées, cela représente potentiellement 300 femmes touchées.

L'entreprise, un lieu de sécurité ?

« Souvent, le seul endroit où la victime est sans son agresseur, c'est le travail. Et donc l'entreprise doit s'en occuper », affirme Guillaume Couvreur, directeur de l'établissement. 
Une responsabilité immense, mais aussi une opportunité unique d'agir.

La démarche DAPF : un modèle à suivre

Le Centre Hospitalier de Roubaix a mis en place la démarche DAPF, un programme de prévention en trois piliers :

  • Repérage : former les salariés à détecter les signes de détresse.
  • Communication : briser le silence, faire de l'hôpital une « safe zone » où les victimes se sentent en sécurité pour parler.
  • Accompagnement : mettre en place des dispositifs de soutien adaptés.

Au-delà des violences physiques : une réalité complexe

Les violences intrafamiliales ne se limitent pas aux coups. Elles sont aussi psychologiques, verbales, économiques. La confiscation de la carte bancaire, le détournement du salaire... autant de formes d'abus qui emprisonnent les victimes.
La bonne nouvelle ? La démarche DAPF est adaptable à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.

« N'importe quelle structure peut communiquer à ses salariés : vous serez en sécurité, vous avez le droit d'en parler et vous ne serez pas stigmatisé », insiste Guillaume Couvreur.
La formation des managers est cruciale pour qu'ils deviennent des « capteurs » de détresse. Mais la sensibilisation de tous les salariés est tout aussi importante pour créer un réseau de soutien.

Daphné : un symbole de résilience

Le nom de la démarche, DAPF, fait référence à la mythologie de Daphné, transformée en laurier pour échapper à son agresseur. Un symbole fort de la recherche de sécurité et de survie.

« Il faut libérer la parole sur ce sujet-là. Il faut s'engager, ne plus en faire un tabou », exhorte Guillaume Couvreur.

Un appel à tous les managers et entrepreneurs des Hauts-de-France à faire de leurs entreprises des « safe zones » où les victimes peuvent enfin se reconstruire. 
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