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Eco & co : le magazine de l'économie en Hauts-de-France du mardi 8 avril 2025

WEO 07/04/2025 à 15h28
Droits de douane aux Etats-Unis : quel impact pour les Hauts-de-France ? On en parle avec Luc Doublet, président de Nord France Invest. Accueillir un stagiaire, c'est aussi notre affaire. On en parle avec Arnaud Lefort, président du Clubster École-Entreprise, et Aloïs Vanmoorleghem, stagiaire de 3e à Wéo. Séniors et emplois : sortir des idées reçues. On en parle avec Stéphanie Bonnet, fondatrice du cabinet Sens 9.
Entre incertitudes liées à la politique commerciale américaine, mobilisation pour l’accueil des jeunes en stage et lutte contre les stéréotypes sur l’emploi des seniors, les Hauts-de-France font face à des enjeux majeurs.


Droits de douane aux États-Unis : quel impact pour les Hauts-de-France ?


Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et sa politique commerciale protectionniste inquiètent les milieux économiques. Mais pour Luc Doublet, président de Nord France Invest, la situation mérite d’être analysée avec nuance.

« Il y aura forcément un impact, mais pas de catastrophe », assure-t-il.

Les États-Unis ne représentent qu’un partenaire commercial secondaire pour les Hauts-de-France, avec seulement 2,6 milliards d’euros d’exportations, loin derrière des pays voisins comme la Belgique, l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni.

Parmi les produits exportés vers les États-Unis : des produits chimiques, cosmétiques, pharmaceutiques, métallurgiques, ainsi que quelques machines industrielles et produits agroalimentaires. Bonne nouvelle : les produits pharmaceutiques échappent pour l’instant aux nouveaux droits de douane.

Les secteurs de la chimie et de la cosmétique pourraient, eux, être davantage touchés. Luc Doublet souligne cependant que la présence d’un grand nombre d’entreprises américaines dans la région pourrait amortir le choc, en favorisant des relations directes et constructives.

Dans un contexte international incertain, il recommande aux entreprises une stratégie de « wait and see » : observer, s’adapter, et transformer les contraintes en opportunités.


Accueillir un stagiaire, c’est aussi notre affaire


Depuis deux ans, les entreprises des Hauts-de-France sont appelées à se mobiliser pour accueillir près de 47 000 élèves de seconde en stage d’observation. Cette initiative, portée notamment par le Clubster École-Entreprise, vise à rapprocher les jeunes du monde professionnel et à susciter des vocations.

« C’est une belle opportunité pour les entreprises de faire découvrir leurs métiers », explique Arnaud Lefort, président du Clubster.

Cette année, les élèves peuvent même effectuer leur stage dans deux entreprises différentes, une semaine dans chacune.

Pour les structures d’accueil, un kit gratuit d’accompagnement est mis à disposition, et une plateforme en ligne (generation.fr/stage) permet de publier et de consulter les offres de stage.

Le jeune Aloïs Vanmoorleghem, élève de 3e en stage chez Wéo, témoigne de l’intérêt de cette immersion :

« Ça me permet de voir comment ça se passe en vrai, et de savoir si ça me plairait plus tard. »


Seniors et emploi : sortir des idées reçues


En France, seuls 58 % des 55-64 ans sont en emploi, contre 68 % en moyenne en Europe. Dans les Hauts-de-France, ce public reste trop souvent écarté du marché du travail à cause de clichés tenaces : manque d’adaptabilité, salaire trop élevé, difficulté à maîtriser le numérique...

Stéphanie Bonnet, fondatrice du cabinet Sens 9, s’engage contre ces idées reçues. Elle accompagne les seniors à travers l’association PEPS (Plein Emploi Pour les Seniors) via un programme de dix semaines de coaching, suivi de six mois de mentorat. Les résultats sont encourageants :

« Lors d’une session pilote avec Disneyland, 54 % des participants ont retrouvé un emploi », affirme-t-elle.

Elle appelle les entreprises à « ouvrir leurs portes » et à reconnaître en ces profils expérimentés des atouts précieux : motivation, fiabilité, transmission des savoirs…

Le témoignage d’Hélène, 59 ans, directrice artistique sans emploi depuis quatre ans, illustre ces difficultés, mais aussi l’espoir porté par ces dispositifs.

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