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Déchets dangereux : pas à Hersin-Coupigny (62)

WEO
Après trois ans et demi de lutte, la mobilisation citoyenne a porté ses fruits : Veolia renonce à son projet de stockage de déchets dangereux dans le Pas-de-Calais. Une annonce surprise qui soulage une population déjà exposée à la pollution industrielle.
C’est une nouvelle qui a fait l’effet d’un coup de tonnerre (mais un tonnerre bienvenu) ! Ce lundi, Veolia a annoncé de manière inattendue son retrait du projet d’installation de stockage de déchets dangereux (ISDD) à Herincourt, sur la commune d’Hersin-Coupigny, dans le Pas-de-Calais. Pour les membres de l’Association contre l'installation de déchets dangereux à Hersin-Coupigny (ACIDDH), comme pour de nombreux habitants, c’est un véritable « Noël avant l’heure ».

« On est sur un petit nuage », confie Jean-Luc Coquery, président de l’ACIDDH. « C’était inattendu. On était prêt à se battre jusqu’au bout, mais cette décision est tombée d’un coup, presque trop vite. »


Un projet au cœur des inquiétudes sanitaires


Prévue à seulement 300 mètres des premières habitations et à 700 mètres d’une école maternelle, l’installation aurait accueilli des déchets industriels, terres polluées, métaux lourds, déchets de batteries, et autres résidus potentiellement toxiques, comme le plomb ou le mercure. Ces éléments, en provenance non seulement des Hauts-de-France mais aussi d’autres régions et pays frontaliers, suscitaient une inquiétude croissante dans une zone déjà lourdement marquée par l’industrie.

« On est quasiment dans un secteur sinistré », alerte Franco Vairo, secrétaire de l’ACIDDH. « Entre l’ancienne ISDD qui existe depuis plus de 40 ans et l’usine de traitement de déchets pétroliers SCORI, la saturation est déjà là. »


Une mobilisation exemplaire


La lutte contre ce projet a rassemblé bien au-delà du cercle des militants. En trois ans et demi, le collectif s’est structuré en association forte de 320 membres. Une pétition a recueilli plus de 12 600 signatures, plusieurs manifestations ont eu lieu, et les élus locaux ont soutenu sans relâche cette mobilisation. Le maire de Rœux, Jean-Marie Caramiaux, a même promis de refuser le permis de construire – un refus qui aurait été décisif dans le désistement de Veolia.


Une victoire, mais la vigilance reste de mise


Si le soulagement est palpable, l’ACIDDH reste sur ses gardes. La menace d’un éventuel repositionnement du projet ailleurs dans la région n’est pas écartée. Les militants réclament une réforme de la réglementation pour éviter que de telles installations puissent être implantées « n’importe où ».

« Il faut que les pouvoirs publics s’engagent réellement à mieux encadrer ces projets », insiste Jean-Luc Coquery. « On a besoin d’une politique régionale et nationale cohérente sur le traitement des déchets dangereux. »

La manifestation prévue le 11 mai 2025 est maintenue. D’abord conçue comme un acte de protestation, elle prendra désormais une tonalité double : celle de la victoire, mais aussi celle du souvenir. Le site visé par le projet se trouve en effet sur un ancien puits de mine, théâtre d’un drame en 1917 qui coûta la vie à 42 mineurs.
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