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Comment le CNPE de Gravelines se prépare à l'EPR2 ?
Cette dynamique a déjà conduit à l'implantation de neuf data centers, s'inscrivant dans un projet national de 120 nouvelles infrastructures de ce type.
Comment le CNPE de Gravelines se prépare à l'EPR2 ?
WEO 11/02/2025 à 10h18
Comment le CNPE de Gravelines se prépare à l'EPR2 ? On en parle avec Emmanuel Villard, directeur du CNPE de Gravelines.
La centrale nucléaire de Gravelines, véritable pilier énergétique des Hauts-de-France, a connu une année 2024 exceptionnelle. Emmanuel Villard, son directeur, s'est exprimé sur les performances de la centrale, l'arrivée du projet EPR2, les enjeux de recrutement et les préparations face au réchauffement climatique.
Une production record en 2024
Avec une production de 33 terawatt-heures (TWh), soit l’équivalent des deux tiers de la consommation électrique des Hauts-de-France, la centrale de Gravelines a atteint des niveaux de performance remarquables.
"Nos six réacteurs ont fonctionné à pleine puissance en même temps, répondant ainsi à la demande nationale", souligne Emmanuel Villard.
Ce succès s'inscrit dans une démarche de production d’électricité bas carbone, un atout essentiel face aux défis climatiques.
"C'est l'avantage du nucléaire : produire sans émettre de CO2", rappelle le directeur.
Une énergie attractive pour l'industrie locale
L’abondance d’énergie produite par la centrale renforce l’attractivité de la région, notamment pour les industries électro-intensives.
"Nous avons à proximité plusieurs industries très consommatrices d’électricité, et cette disponibilité d’énergie attire les investisseurs", précise Emmanuel Villard.
Cette dynamique a déjà conduit à l'implantation de neuf data centers, s'inscrivant dans un projet national de 120 nouvelles infrastructures de ce type.
Le projet EPR2 : un avenir en discussion
L’avenir de la production nucléaire à Gravelines passe par le projet EPR2, un réacteur de seconde génération. Un débat public de quatre mois, achevé en janvier 2024 a permis de recueillir les avis des acteurs économiques, institutionnels et citoyens.
"Ce débat a généré 84 cahiers d’acteurs, qui alimenteront le rapport final de la commission particulière du débat public", explique Emmanuel Villard.
Le futur réacteur sera exploité par une entité distincte de celle de la centrale actuelle. Il s’agira d’une structure indépendante, mais le projet reste intimement lié à l’activité industrielle de Gravelines.
Recrutement : un enjeu stratégique
Face aux défis de renouvellement des compétences, la centrale prévoit de recruter 60 personnes en 2025, après avoir embauché 84 salariés en 2024. L’alternance occupe une place majeure, avec plus de 100 jeunes intégrés en formation l’an dernier.
Pour faciliter les recrutements, des sessions de job dating sont organisées, la prochaine ayant lieu le 15 mars à la salle Calypso de Calais.
"Ces rencontres permettent d’échanger directement avec des candidats intéressés par des métiers variés, de la chaudronnerie à la chimie, en passant par les ressources humaines", détaille Emmanuel Villard.
Une centrale préparée au changement climatique
Dans un contexte de réchauffement climatique et de montée des eaux, la centrale de Gravelines a mis en place des protections renforcées. Une barrière périphérique de plus de 3 km de long assure la sécurité du site jusqu’à l’horizon 2100.
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