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ArcelorMittal annonce la suppression de 650 postes en France
Deux autres sites hors région, Florange (57) et Basse-Indre (44), sont aussi concernés.
Ces installations emploient au total environ 7 100 salariés. Selon la direction d'ArcelorMittal, deux tiers des suppressions concernent des postes de production, tandis qu'un tiers touche les fonctions support, dont certaines seront délocalisées vers l'Inde.
ArcelorMittal annonce la suppression de 650 postes en France
WEO
Le groupe sidérurgique ArcelorMittal a annoncé, mercredi 23 avril 2025, la suppression de plus de 600 postes sur sept de ses sites industriels dont quatre sont situés dans les Hauts-de-France. Une décision qui s'inscrit dans un contexte de crise profonde affectant l'industrie de l'acier en Europe.
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ArcelorMittal secoue l’industrie française en annonçant la suppression de 600 postes sur ses sites du Nord et de l’Est. Entre délocalisations, incertitudes sur l’avenir de la production et pressions politiques, l’annonce provoque un véritable séisme social. Syndicats et élus montent au créneau pour défendre une filière stratégique en pleine mutation.
Quels sont les sites des Hauts-de-France concernés par le plan social ?
Les sites de la région impactés par ce plan social sont :
- Dunkerque (59) ;
- Mardyck (59) ;
- Desvres (62) ;
- Montataire (60).
Deux autres sites hors région, Florange (57) et Basse-Indre (44), sont aussi concernés.
Ces installations emploient au total environ 7 100 salariés. Selon la direction d'ArcelorMittal, deux tiers des suppressions concernent des postes de production, tandis qu'un tiers touche les fonctions support, dont certaines seront délocalisées vers l'Inde.
Des syndicats vent debout
Cette annonce a provoqué une vive réaction des syndicats. Gaëtan Lecocq, délégué syndical à Dunkerque, a exprimé son incompréhension :
« Si on veut tuer une entreprise, on ne peut pas faire mieux. On supprime des postes dans des secteurs qui sont là pour assurer la sûreté de notre site industriel. » Il a ajouté : « Si ArcelorMittal tombe, c'est l'ensemble de l'industrie du Nord de la France qui va tomber. Ça va être un tsunami industriel et social. »
Pierre Damiani, secrétaire CSE central d'entreprise CFE-CGC, a insisté sur le manque de détails sur les modalités de ce plan social :
« Il nous ont présenté des chiffres assez globaux, des postes qui vont être supprimés et en partie délocalisés. Pour l'instant, il n'y a pas de détail particulier sur quelle fonction va aller à quel endroit. »
Jean-Luc Ruffin, secrétaire du comité d'entreprise européen CGT, a lui aussi exprimé ses craintes :
« On commence par délocaliser les fonctions de support et demain, ce sera la production qui sera délocalisée. »
Un contexte économique difficile pour la sidérurgie européenne
Cette décision intervient alors que l'industrie sidérurgique européenne traverse une période de surcapacités, notamment en raison de la concurrence des producteurs chinois à bas coûts. Fin mars, la Commission européenne a présenté un « plan d'action » visant à renforcer la compétitivité et la décarbonation de l'industrie sidérurgique et métallurgique européenne.
Pierre Damiani a rappelé l'importance de ce plan :
« On attend de l'Europe que le fameux "plan acier" se mette en place rapidement. »
Les investissements dans la décarbonation maintenus
Malgré ce plan social, la direction d'ArcelorMittal a assuré que les projets d'investissement pour la décarbonation du site de Dunkerque, d'un montant de 1,8 milliard d'euros, demeuraient inchangés. Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, a précisé que l'État avait promis une aide de 850 millions d'euros pour ce projet, à condition qu'il voie réellement le jour.
« Nous travaillons étroitement avec la direction d'ArcelorMittal à ce que ces projets se concrétisent dans les prochains mois », a-t-il ajouté.
Inquiétude chez les élus politiques
Cette annonce a également secoué les politiques. Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a exprimé son inquiétude sur X :
« Il est temps que le groupe nous dise quand ces investissements se feront. Ils sont la seule garantie que l'acier continuera à être produit chez nous. » Il a exigé « des engagements sur l'avenir des sites d'ArcelorMittal en France et dans les Hauts-de-France et que les salariés qui vont perdre leur emploi soient vraiment respectés. »
Fabien Roussel, député du Parti communiste français, a estimé que « la guerre de l'acier est lancée » et a ajouté :
« Ou il s'engage à investir en France, à transformer ses hauts fourneaux, ou il faut nationaliser ces entreprises. »
Face à cette situation, les salariés restent mobilisés. Gaëtan Lecocq a averti :
« On ne va pas se laisser crever comme ça. On est dans le Nord, on est des métallos, on ne va pas se laisser faire. »
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