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Une prison de la région accueillera bientôt 100 des narcotrafiquants les plus dangereux du pays
Vendin-le-Vieil, comme Condé-sur-Sarthe, fait déjà partie des établissements les plus sécurisés de France, avec brouilleur de téléphones et de drones. Elle accueille actuellement des profils sensibles, tels que l’ancien braqueur Rédoine Faïd ou le terroriste Salah Abdeslam, qui resteront sur place.
Le maire de Vendin-le-Vieil, Ludovic Gambiez, regrette une annonce «sans concertation» et s’inquiète de la proximité du centre pénitentiaire avec un centre commercial et un parc de loisirs.
Une prison de la région accueillera bientôt 100 des narcotrafiquants les plus dangereux du pays
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé la création de deux établissements de haute sécurité pour isoler les narcotrafiquants les plus dangereux. La prison de Vendin-le-Vieil, située dans le Pas-de-Calais, est l'une des prisons sélectionnées pour accueillir ces détenus.
Le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil a été choisi pour abriter la première prison de haute sécurité en France. Cette structure, destinée à isoler les 100 détenus les plus dangereux du pays, ouvrira ses portes le 31 juillet. Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a annoncé cette décision ce jeudi soir au JT de France 2.
Nécessité de fermeté
« Il faut que nous montrions de la fermeté, pour qu’il n’y ait plus jamais de Mohamed Amra », a insisté le ministre.
Vendin-le-Vieil, comme Condé-sur-Sarthe, fait déjà partie des établissements les plus sécurisés de France, avec brouilleur de téléphones et de drones. Elle accueille actuellement des profils sensibles, tels que l’ancien braqueur Rédoine Faïd ou le terroriste Salah Abdeslam, qui resteront sur place.
Des travaux importants
Le calendrier est très serré. Dès mars, 70 % des détenus du centre pénitentiaire seront transférés, avant le début des travaux de réaménagement, estimés à 4-5 millions d’euros. Les travaux consistent notamment en l’installation de scanners, d’une cage de Faraday pour empêcher les communications, et de caillebotis sur les fenêtres. Les agents pénitentiaires spécialisés seront formés sur place et feront l’objet d’une procédure d’habilitation et d’anonymisation.
Des inquiétudes et des questions
« La priorité pour nous c’est la sécurité des agents. Le projet est ambitieux, la loi est très restrictive, mais il ne faut pas qu’elle soit vidée de sa substance », prévient un représentant syndical.
« Le gros travail, ce sera la sécurisation du domaine, notamment du parking des surveillants », confirme un autre.
Le maire de Vendin-le-Vieil, Ludovic Gambiez, regrette une annonce «sans concertation» et s’inquiète de la proximité du centre pénitentiaire avec un centre commercial et un parc de loisirs.
Des mesures strictes
Les 100 premiers «pensionnaires» seront choisis en fonction de leur profil : participation à un réseau, volonté d’évasion manifestée, liens de corruption avec des agents pénitentiaires. La décision finale reviendra au ministre de la Justice. L’objectif est d’empêcher les narcotrafiquants de poursuivre leurs activités criminelles et de servir de monnaie d’échange, comme en Italie. Le détenu pourrait retrouver le régime «normal» s’il décide de collaborer avec la justice.
Des critiques et des débats
Fouilles à nu systématiques, parloirs avec hygiaphone, interdiction d’accès aux unités de vie familiale ou aux parloirs familiaux, accès restreint au téléphone… Ces mesures ont été dénoncées par le Syndicat de la magistrature et l’Observatoire international des prisons comme « mesures attentatoires aux droits fondamentaux ». Gérald Darmanin a sollicité l’avis du Conseil d’État, qui doit rendre sa décision le 14 mars.
Un projet ambitieux et des évolutions à venir
L’objectif de Gérald Darmanin est de construire quatre établissements de haute sécurité d’ici 2027, avec une option pour un cinquième en outre-mer. Il envisage également la création de « quartiers de lutte contre la criminalité organisée » dans des centres pénitentiaires classiques. La proposition de loi sur le narcotrafic, actuellement à l’examen à l’Assemblée, doit être discutée dans l’hémicycle à partir de lundi. Le gouvernement a déposé un amendement encadrant le régime carcéral très strict de ces quartiers.
Un débat risqué à l’Assemblée
Adoptée à l’unanimité au Sénat, la proposition de loi « visant à sortir la France du piège du narcotrafic » affronte un débat bien plus risqué à l’Assemblée. Le garde des Sceaux pourrait être amené à lâcher du lest, notamment sur la durée d’isolement en détention autorisée, qui pourrait être réduite de quatre à deux ans.