Une infirmière a été reconnue coupable d’avoir détourné des traitements pour sa consommation personnelle
Une infirmière a été reconnue coupable d’avoir détourné des traitements pour sa consommation personnelle
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Une infirmière condamnée pour avoir détourné des médicaments à l’hôpital de Calais

Une infirmière du CU de Calais a été reconnue coupable d’avoir détourné des traitements pour sa consommation personnelle. Elle a admis les faits devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer, qui l’a condamnée à dix mois de prison avec sursis et à l’interdiction définitive d’exercer.
Des comprimés disparaissaient mystérieusement des armoires à pharmacie du centre hospitalier de Calais. Une infirmière quadragénaire vient d’être condamnée par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer à dix mois de prison avec sursis, assortis d’une inégibilité de deux ans et d’une interdiction définitive d’exercer la profession d’infirmière. Elle était accusée d’avoir détourné des médicaments à des fins personnelles.

Des anomalies dans les stocks

L’affaire débute en décembre 2022, lorsque la direction de l’hôpital porte plainte pour des disparitions suspectes de médicaments, notamment du lorazépam, un anxiolytique puissant. Des mesures sont prises : un code d’accès est installé sur l’armoire à pharmacie, accessible uniquement à deux infirmières titulaires.

Mais la situation ne s’améliore pas. À l’été 2024, une nouvelle alerte est déclenchée. Cette fois, c’est le logiciel de commande de médicaments, dont la prévenue avait la gestion, qui révèle des commandes anormalement élevées, notamment d’hypnotiques. Certaines prescriptions semblent falsifiées, avec des posologies augmentées, des rajouts manuscrits, ou encore des ordonnances émises par des médecins absents.

Des documents suspects et une écriture identifiée

L’enquête interne révèle que l’écriture de l’infirmière est identifiée sur plusieurs ordonnances suspectes. Interrogée, la soignante tente d’abord de se justifier en évoquant des patients agressifs, pour lesquels elle aurait voulu constituer une réserve « au cas où ». Pourtant, aucun retour de médicament n’est constaté.

Révoquée en décembre 2024, elle est affectée à l’infirmerie du centre de rétention administrative (CRA) de Coquelles, dans l’attente de la procédure disciplinaire.

Le 2 décembre dernier, nouvelle alerte : 28 cachets disparaissent sur les 77 déposés. Un document de traçabilité est retrouvé froissé dans une corbeille, et l’étude du planning pointe l’accès de la prévenue à l’armoire ce jour-là. Elle continue de nier les faits, affirmant que « tout le monde connaissait le code ».

« Je regrette ce que j’ai fait »

Au tribunal de Boulogne-sur-Mer, l’infirmière finit par craquer. D’une voix brisée, elle reconnaît avoir consommé certains médicaments à titre personnel, évoquant une dépression sévère qu’elle ne parvenait plus à gérer :

« Je regrette ce que j’ai fait. Je ne comprends pas. »

Elle admet également avoir utilisé une ordonnance présignée par un médecin, destinée initialement à un patient, pour obtenir les traitements.

Le procureur adjoint avait requis 18 mois de prison avec sursis, tandis que son avocat plaidait la relaxe, en rappelant l’état psychologique de sa cliente. Finalement, le tribunal a opté pour une peine de 10 mois de prison avec sursis, assortie de sanctions professionnelles lourdes.
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