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Oise : l’un des derniers grands cerfs de la forêt de Laigue abbatu par des chasseurs

La forêt de Laigue, dans l'Oise, est de nouveau le théâtre d'un fait divers qui suscite l'indignation des défenseurs de l'environnement. Un grand cerf de 10 ans, surnommé "Brutus", a été abattu ce samedi 1er février 2025 lors d'une chasse au tir privée sur la commune de Saint-Crépin-aux-Bois, rapporte Le Parisien. Un acte que dénoncent les associations de protection de la nature, qui craignent pour la survie de l'espèce dans ce secteur.
 

Un animal "symbole" abattu

Brutus était considéré par certains comme un symbole, le "doyen du massif" de la forêt de Laigue. Sa mort, lors d'une partie de chasse privée, suscite d'autant plus l'émotion qu'il était l'un des derniers grands cerfs encore en vie dans cette forêt. 

"Brutus était seul quand il a été tiré […] Ils ont dû le louper car il y avait d’importantes traînées de sang partout. D’ailleurs tout a été nettoyé ce dimanche matin, ce que les chasseurs ne font pas d’habitude", raconte un photographe animalier, témoin de la scène, a raconté au Parisien 

Une "hécatombe" dénoncée

Ce photographe, qui connaît bien la forêt de Laigue, alerte sur la disparition progressive des grands cerfs. 

"Neuf des dix cerfs les plus vieux et les plus grands de la forêt de Laigue y sont passés rien que sur cette saison de chasse", déplore-t-il

Il dénonce les autorisations accordées par l'Office National des Forêts (ONF) aux chasseurs, qui permettraient d'abattre une grande quantité de cerfs, sans distinction d'âge. "Les attributions ne font plus la distinction entre les cerfs selon leur âge", regrette-t-il, ce qui inciterait certains chasseurs à "viser les animaux qui feront de beaux trophées", sans être inquiétés.

"Honteux et inadmissible"

Les réactions à la mort de "Brutus" sont vives. Un membre de l'association Oise Nature a déclaré au Parisien : 

"Comme beaucoup, je suis écœuré. Quand les cerfs auront totalement disparu, ils s'amuseront à tirer sur les sangliers parce que c’est tout ce qu’il restera". 

Un autre photographe animalier a confié : 

"C’est honteux et inadmissible, bien évidemment. Car ces animaux, au-delà du côté symbolique, sont aussi à préserver pour leur rôle dans la reproduction de l’espèce".