Maubeuge : l'ex-médecin Eugène Rwamucyo jugé pour génocide et crimes contre l’humanité

Jusqu’au 29 octobre, la cour d’assises de Paris examinera les faits qui sont reprochés à cet ancien médecin maubeugeois. L’accusé, qui comparaît libre sous contrôle judiciaire, a fait son entrée dans la salle sans s’exprimer, accompagné de ses avocats. Il est accusé d’avoir soutenu la propagande hutue durant le génocide et d’avoir encouragé la population à persécuter les Tutsi, notamment lors d’un discours prononcé le 14 mai 1994 à l'université de Butare, en présence de Jean Kambanda, Premier ministre du gouvernement intérimaire.

Eugène Rwamucyo est également accusé d'avoir participé à l'exécution de blessés et d'avoir ordonné l’enfouissement de corps dans une fosse commune, dans ce qui aurait été un effort de dissimuler les preuves du génocide. Ces accusations sont catégoriquement rejetées par la défense, qui affirme que son intervention visait à éviter une crise sanitaire, le médecin ayant été confronté à des centaines de cadavres laissés à l’air libre.

Rwamucyo, visé par un mandat d’arrêt international émis par le Rwanda, avait été arrêté en France le 26 mai 2010 après avoir été signalé par des collègues de l’hôpital de Maubeuge, où il exerçait à l’époque. Avant cela, il avait poursuivi sa carrière de médecin en France et en Belgique.

Tout au long du procès, des experts et historiens interviendront pour rappeler le contexte tragique du génocide de 1994, qui a vu plus de 800 000 personnes, principalement des Tutsi, être massacrées en seulement quelques mois, après l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana. Ce procès est le huitième concernant un Rwandais jugé en France pour sa participation aux atrocités de cette période.