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Lille : l'eau du robinet contaminée par neuf polluants éternels dont deux cancérogènes

Une analyse menée conjointement par France Bleu et la cellule investigation de Radio France a révélé la présence de « polluants éternels » ou PFAS dans l'eau du robinet à Lille. Bien que la Métropole européenne de Lille (MEL) n'ait pas encore identifié la source exacte de cette contamination, elle se veut rassurante en précisant que les niveaux relevés restent inférieurs aux seuils autorisés en France.
Les résultats de l'enquête de France Bleu et de la cellule investigation de Radio France, publiés le 19 septembre 2024 par Radio France et France Bleu, pourraient bien remettre en question certaines de nos habitudes. Des prélèvements effectués en mai 2024 à Lille ont en effet mis en évidence un taux préoccupant de PFAS, des substances reconnues comme cancérogènes ou interdites, également surnommées « polluants éternels ».

Plus précisément, les échantillons lillois montrent que la concentration de PFAS classés cancérogènes dépasse 4 nanogrammes par litre d'eau, tandis que celle du PFHxS, un composé interdit, excède 10 nanogrammes par litre.

C'est quoi les PFAS ?


Les PFAS ou « polluants éternels », sont des substances chimiques utilisées depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes à la chaleur. Créées par l'industrie, on en trouve dans une large gamme de produits. L'Agence régionale de santé d'Auvergne Rhône-Alpes mentionne leur présence dans des articles courants tels que les emballages alimentaires, les produits ménagers, les ustensiles de cuisine ou encore les semelles de fers à repasser. Leur grande persistance dans l’environnement et la difficulté à les éliminer justifient leur appellation.

L’exposition prolongée aux PFAS peut avoir de graves conséquences sur la santé, incluant des troubles de la fertilité, des problèmes de thyroïde, une diminution de la réponse immunitaire aux vaccins et, dans les cas les plus graves, le développement de cancers.

Que dit la MEL ?


« Tout est mis en œuvre pour garantir la sécurité de l’eau potable »  précise Alain Bézirard, vice-président de la MEL en charge de la politique de l'eau.

La MEL reconnait que deux des PFAS détectés sont plus préoccupants que d’autres. Elle a cependant rappelé que les niveaux observés restent en deçà des limites réglementaires françaises.

Elle suspecte qu'une ancienne décharge publique pourrait être à l'origine de la contamination. Des investigations sont en cours et, si cette hypothèse se confirmait, la métropole s’engagerait à dépolluer le site. 

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