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Infanticide : une mère écope de 18 ans de prison pour avoir tué et jeté son bébé dans les toilettes d’un TGV

Ce mercredi 18 décembre, la cour d’assises du Pas-de-Calais a condamné une femme à dix-huit ans de réclusion criminelle pour infanticide. Les faits, survenus en 2019, ont bouleversé la région : la quadragénaire, habitante du Pas-de-Calais, avait accouché dans les toilettes d’un TGV reliant Lille à Marseille avant de tuer son enfant et de se débarrasser de son corps dans une poubelle du train.
Selon les experts, le bébé, un garçon né à terme, était « vivant et viable ». L’autopsie a révélé une mort causée par une combinaison de facteurs : asphyxie mécanique, traumatisme crânien, hypothermie et absence de soins postnataux. Ces éléments accablants ont été confirmés par l’ordonnance de mise en accusation.

Une grossesse tenue secrète


Durant l’instruction, la femme, âgée de 40 ans à l’époque, a déclaré avoir caché sa grossesse et même l’accouchement à son compagnon, qui voyageait avec elle dans le même TGV. Elle a expliqué avoir agi par peur de perdre cet homme si elle lui annonçait qu’elle attendait un enfant de lui.

Les rapports psychiatriques ont conclu à l’absence de troubles mentaux ou de dépendances, et ont établi que la femme disposait d’une intelligence dans la moyenne. Cependant, des expertises ont pointé une « altération du discernement » au moment des faits, attribuée à une histoire de vie marquée par de nombreuses difficultés.

Un acte qui dérange et interroge 


Le ministère public avait requis vingt-cinq ans de réclusion criminelle, estimant la gravité des actes. Le jury, tout en infligeant une peine significative, a opté pour une sentence légèrement plus clémente.

L’avocat de la défense, Me Benoît Cousin, a toutefois jugé cette condamnation « inutilement sévère ». Selon lui, sa cliente n’est pas une menace pour la société et pourrait se réinsérer. Il a également évoqué une « vie extrêmement cabossée » pour expliquer les actes de l’accusée. La femme a décidé de faire appel de cette décision.

Cette affaire relance le débat sur les violences néonatales, la détresse psychologique des mères et le manque de suivi médical ou social qui peut conduire à de tels drames. Elle met également en lumière le poids des stigmates et des tabous entourant les grossesses non désirées ou dissimulées.

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