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Fressain : il échangeait sa femme contre des travaux à domicile

Une affaire sordide de proxénétisme et de violences conjugales a été jugée mardi dernier au tribunal. Un homme de 48 ans a été reconnu coupable d'avoir organisé la prostitution de sa compagne entre 2018 et 2022, principalement à Fressain, dans le Nord. Cette affaire met en lumière la descente aux enfers d'un couple, passant du libertinage à l'exploitation sexuelle.

Du libertinage à la prostitution

À Fressain, un homme de 48 ans a été jugé pour proxénétisme, détention et consultation de fichiers pédopornographiques, ainsi que pour violences habituelles. Entre 2018 et 2022, il aurait organisé la prostitution de sa propre compagne.

Ce mardi 18 mars, après trois ans de détention provisoire, l'accusé a comparu devant le tribunal. Cette relation, qui a duré dix ans, s’est terminée lorsque sa compagne a déposé plainte le 2 mai 2022.

Descente aux enfers

Avant de rencontrer son compagnon, Julie menait une vie « normale ». Mais sous l’influence de son compagnon, elle plonge dans le libertinage, puis dans un engrenage bien plus sombre. La consommation de 3-MMC, une drogue de synthèse connue pour stimuler le plaisir sexuel, accentue cette dérive. 

« Au début, ça allait, mais après, c’est parti dans tous les sens », raconte Julie, comme le rapportent nos confrères de La Voix du Nord.

« Clara Bella » 

Ce qui n’était au départ qu’un fantasme de l'accusé devient une réalité : il photographie sa compagne et l’inscrit sur des sites d’escort-girls. Julie devient « Clara Bella » et vend ses services dans des hôtels à Lille, à Cuincy, sur des parkings et même dans des maisons closes en Belgique. Les prestations peuvent atteindre 500 euros pour trois heures.

À Fressain, le proxénétisme prend une tournure encore plus sordide : l'homme propose à des artisans de réaliser des travaux chez lui en échange de relations sexuelles avec Julie.

Emprise totale 

Face aux accusations, l'accusé tente de minimiser son rôle. 

« C’est elle qui a eu l’idée de faire la p… », affirme-t-il. 

Pourtant, des preuves accablantes existent. Il avait placé un traceur GPS sur la voiture de Julie et contrôlait ses moindres déplacements.

« Il a tout mis en place pour que je perde mon travail. Il voulait que je fasse la prostitution à plein temps », témoigne Julie, qui a effectivement fini par perdre son emploi d’infirmière.

La maison de l’horreur

Les enfants de Julie ont décrit un quotidien insoutenable, parlant de leur domicile comme « la maison de l’horreur ». Ils ont été témoins des violences infligées à leur mère.
Julie a été attachée, brûlée avec une cigarette et jetée au sol. Un soir de septembre 2018, les gendarmes sont intervenus après un appel d’urgence. La maison était sens dessus dessous, l'accusé était nu et armé d’une batte de baseball.
Malgré les preuves, il continue de nier : 

« Quand j’suis énervé, je peux être violent, mais j’ai jamais frappé une femme. » 

Pourtant, un enregistrement prouve qu’il avait dit à Maggy qu’il avait « tapé fort ».

Des découvertes obscènes

Lors des perquisitions, les enquêteurs ont découvert près de 700 fichiers pédopornographiques sur ses ordinateurs. Face à ces éléments, 

« C’est écœurant. », reconnait l'accusé
Julie révèle un autre aspect troublant : il lui demandait de se déguiser en écolière japonaise après avoir visionné ces vidéos. L’homme tente de se défendre en expliquant qu’il s’agissait simplement de « curiosité malsaine ».

Condamnation sévère

Lors du procès, l’avocate de Julie, Me Baron, fustige l’attitude de l’accusé : 

« Avec lui, c’est toujours la faute de l’autre. » 

Le procureur Delhaye s’interroge sur sa capacité à reconnaître ses torts : 

« La mise à distance de sa responsabilité est vertigineuse. »

Son avocat, Me Bouderba, plaide en mettant en avant la bipolarité et l’alcoolisme de son client, expliquant que cela aurait influencé son comportement.

Le tribunal tranche : cinq ans de prison, dont un an avec sursis probatoire renforcé. Il devra également suivre un traitement pour soigner ses addictions.


* Pour préserver l’anonymat de la victime, son prénom a été modifié
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