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735 personnes sans domicile fixe sont mortes dans la rue en 2023, dont 66 dans les Hauts-de-France

Le collectif Les Morts de la rue vient de publier un rapport sur la mortalité des personnes sans domicile fixe. 735 décès ont été enregistrés en 2023, dont 66 dans la région Hauts-de-France.
C'est un nombre d'une ampleur inédite et terrifiante qui révèle, encore une fois, à quel point la rue demeure un espace mortifère. Un "record" puisque c'est le chiffre le plus élevé jamais établi par l'association depuis 12 ans. Selon cette étude, le pays a atteint un record dramatique avec au moins 826 décès de personnes ayant vécu dans la rue, dont 735 n’avaient aucun logement au moment de leur décès. 

66 décès dans la région en 2023


Dans les Hauts-de-France, la situation est particulièrement alarmante puisque 66 des décès recensés en 2023 proviennent de notre région, soit 10 % des disparitions au niveau national. Un chiffre effrayant qui serait dû aux nombreux cas de sans-abrisme et de décès de migrants dans la Manche, combinées aux très nombreuses personnes sans domicile fixe avec des problèmes d’addiction.

Des causes de décès souvent inconnues


Les causes de décès, souvent difficiles à catégoriser, révèlent une complexité liée à l’isolement des victimes. Dans six cas sur dix, les circonstances précises du décès ne sont pas connues. 22 % d'entre eux seraient liés à des causes comme des accidents de transport, des agressions, suicides, et des noyades. Les violences entre les sans-abris et les problèmes de santé mentale et d’addictions, souvent utilisés comme forme d’automédication, exacerberaient la situation.

Certaines causes "indirectes" liées aux conditions de vie difficiles dans la rue seraient également un facteur d'augmentation du nombre de décès de personnes sans domicile fixe comme la malnutrition, l’exposition à la pollution urbaine et le manque d’accès aux soins. 

49 ans d'espérance de vie


Le collectif souligne que l’âge moyen de décès des sans-abri est de seulement 48,8 ans, contre 79,9 ans pour la population générale. À titre de comparaison, une personne ayant retrouvé un logement après avoir vécu dans la rue regagne en moyenne dix années d’espérance de vie. 

La majorité des décès concernent des hommes (86 %), même si la proportion de femmes est en légère augmentation. Un tiers des décès survient dans l’espace public (32 %) et un autre tiers dans des établissements de soins (30 %), ce qui révèle les difficultés d’accès aux soins pour cette population en fin de vie.

Quant au nombre total de sans-abri en France, il reste difficile à déterminer avec précision. La Fondation Abbé Pierre l’estime à environ 330 000 personnes, bien au-delà des 143 000 comptabilisées par l’Insee en 2012. En conclusion, le collectif Les Morts à la rue alerte sur les années de vie perdues en raison du sans-abrisme, avec une espérance de vie raccourcie de près de 30 ans pour les personnes sans domicile. Il critique également des mesures publiques qui pénalisent les plus démunis, telles que la loi contre l’occupation illicite des logements et certains arrêtés préfectoraux interdisant les distributions alimentaires dans certains quartiers.

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